L'histoire de l'intégration européenne est un domaine relativement neuf qui profite de l'ouverture d'archives de plus en plus nombreuses. Mais les jeunes chercheurs souffrent d'une insuffisante collaboration internationale. L'association RICHIE vise à faciliter les contacts entre ces chercheurs isolés. Après une première édition à Paris en 2005, elle organise sa seconde conférence internationale à Copenhague en décembre 2006.
Dans le domaine de la recherche sur l'intégration européenne, il est possible d'identifier cinq écoles qui cherchent à expliquer ce processus économique et politique. L'objectif principal de la conférence est de revisiter ces écoles de recherche en discutant la nature même de ce processus historique. Nous souhaitons privilégier les communications qui peuvent s'identifier à une ou à plusieurs des cinq écoles suivantes :
1. L'idée de l'Europe unie perçue comme moteur
Le processus de l'intégration européenne est perçu comme le résultat d'un changement de la mentalité dans les populations et dans les élites politiques européennes notamment après l'effet destructeur de la Deuxième Guerre mondiale. Elle estime que les mouvements fédéralistes créés après la fin de la guerre ont joué un rôle déterminant pour la création et le développement des institutions européennes.
2. L'intégration européenne interprétée comme le "sauvetage de l'Etat-nation"
Cette école interprète le processus de l'intégration européenne dans le contexte du développement général de l'Etat-nation au 20e siècle. Fortement ébranlé dans l'entre-deux-guerres, l'Etat-nation s'est finalement renforcé après 1945, en imposant ses choix économiques, sociaux et politiques à l'intégration européenne. Le " sauvetage de l'Etat-nation " n'a été possible qu'en transférant une partie de la souveraineté nationale aux institutions européennes supranationales.
3. L'intégration européenne: un élément de la globalisation et une réponse à cette dernière
Cette interprétation comporte deux volets distincts. D'un côté, le processus de l'intégration européenne est perçu comme faisant partie d'une libéralisation toujours plus intense de l'échange des biens, des monnaies, des services et du travail. De l'autre côté, les institutions européennes sont appréhendées comme une réponse aux défis de la globalisation.
4. L'intégration européenne considérée à travers le prisme de la diplomatie classique
Selon cette école, le processus de l'intégration européenne est interprété comme une nouvelle manifestation de la diplomatie inter-étatique traditionnelle. La nouvelle stabilité européenne qui a été obtenue après la fin de la Deuxième Guerre mondiale est perçue comme un nouveau " concert des nations européennes ". Le rôle central est joué par la politique étrangère et les négociations diplomatiques.
5. Les dynamiques institutionnelles et de constitutionnalisation
Dans cette interprétation, la création d'institutions réellement européennes, comme la Cour de Justice, sont perçues comme primordiales pour le processus de l'intégration européenne.
Le comité scientifique international sera constitué des professeurs :
Carl Christian Lammers (Université de Copenhague) (président)
Éric Bussière (Paris IV-Sorbonne)
Anne Deighton (Oxford University)
Wolfram Kaiser (University of Portsmouth)
Johnny Laursen (University of Aarhus)
Wilfried Loth (Universität Duisburg-Essen)
Maurice Vaïsse (Institut d'études politiques, Paris)
Antonio Varsori (Università degli Studi di Padova)
La conférence est ouverte aux doctorants et aux chercheurs post-doctoraux. La recherche interdisciplinaire sur les cinq thèmes présentés plus haut est privilégiée et les chercheurs de toute discipline qui s'intéressent à la perspective historique sont vivement invités à proposer une communication.
La proposition de communication ne doit pas excéder les 500 mots. Une présentation du chercheur (n'excédant pas les 200 mots) ainsi qu'un résumé de la thèse de doctorat ou du projet de recherche principal (n'excédant pas les 200 mots) doivent être joints à la proposition. Seules les propositions contenant ces trois éléments seront prises en considération.
Les textes peuvent être rédigés en anglais ou en français et ils doivent parvenir par e-mail (Word ou pdf.) au plus tard le 1er juin 2006 à M. Jens Runge Poulsen, responsable de l'organisation - jensrunge@hum.ku.dk